miclasouris

J'ai tricoté pour Adèle, j'ai cousu pour Anaïs, j'ai tricoté pour Anaïs. Louison, c'est bon, ne veut plus de laine, ça gratte.

Et Siméon, là-dedans ?

C'est pas parce que c'est un p'tit gars qu'il ne faut pas que sa mamie tricote pour lui, non ? Je suis féministe, certes, mais ce n'est pas pour autant que je ne tricote qu'au féminin !!!

Alors, j'ai tricoté un petit gilet et, vous savez quoi, j'ai suivi un patron !!!! Après mes déboires de février, j'avais envie d'un tricot qui roule tout seul.

 Voici donc le gilet Ingwerkeks für Simeon :

Ingwerkeks, c’est juste la version allemande du nom du modèle, Gingersnap - ou biscuit au gingembre - ça s’imposait pour mon petit suisse !

Modèle: Gingersnap de Kristen Rettig (aucune modification)

Laine : restes de Lima de Drops (aiguilles 4)

Taille: 1 an

Je sais, tricoter un gilet épais quand on arrive en mars, c'est un peu tard. Mais quand il nous arrive ceci en mars :

... eh bien, on peut encore envisager de le porter !

(Aparté bougon : j'ai bien envie de voir le soleil, moi... et puis aussi le ciel bleu... et d'entendre chanter les petits oiseaux... et d'aller me baigner... et même d'avoir TROP chaud !)

Quand on coud un gilet noir, c'est qu'on veut un gilet noir.

Je voulais un gilet noir, j'ai donc cousu un gilet noir. Mais non sans problèmes.

Le problème, à dire vrai, ce n'est pas toujours le noir...

Le vrai problème, ça a été... ma succession d'erreurs :

1) une erreur d'appréciation : mon joli coupon de jersey de laine n'était pas assez grand pour que j'y taille la bande de boutonnage,

2) une erreur de jugement : faute de bande de boutonnage, j'ai bêtement bordé les devants d'un galon qui n'était pas élastique et qui les a fait gondoler,

3) une erreur de manipulation : j'ai fait une entaille de presque 2 cm dans le devant en coupant au ras du galon.

No problem : il suffirait d'ajouter une bande devant, ça ferait un gilet Cannelle ! Le tout, c'était de trouver un tissu, style bord-côtes assorti. noir donc.

Et là, le problème, c'était le noir !

Parce que le noir, voyez-vous, ce n'est pas toujours noir : il y a au moins 50 nuances de noir. Le noir, c'est parfois violacé, ça a parfois des reflets bruns, ça tire parfois sur le gris, quand ça ne vire pas au bleuté...

Du coup assortir deux tissus noirs dont l'un a déjà deux nuances de noir, c'est bien plus compliqué qu'il y paraît !

Finalement, j'ai quand même trouvé du noir noir. Pas dans un beau jersey de laine comme le gilet, mais dans un jersey milano, synthétique à souhait mais côtelé comme je voulais (et correctement noir, du vrai noir du gilet !)...

Ceci dit, ça ne choque pas, et, du coup, il me restait du tissu et j'ai pu faire deux poches !

(Photographier du noir ? Ouh la la quel problème !)

Modèle: gilet Claire de la Maison Victor n° 18

Tissu: coupon de jersey de laine d'1m acheté à Créativa - jersey milano Indigotex

La morale de cette histoire ? C'est bien simple...

                              Y a pas d'problème !

                Il est fini

                   N - I - NI

                           Et en toute modestie

                                 T - I - TI

                                        Je le trouve joli

                                               L - I - LI

                                                   Et pis il est pris

                                                             R - I - RI

                                                                     Dans le défi !

                                                                                F - I - FI

- Hé la souris (R - I - RI) ! Tu arrêtes de nous casser la tête avec tes vers de mirliton, ton ton ? Montre-nous le donc, ce châle, au lieu de jouer les fanfarons ron ron !

J'avais adoré les superbes et doux pastels printaniers le la laine de Bibounette :

Ils m'avaient évoqué cette floraison d'amandier, peinte par Van Gogh et tant admirée lorsque je l'avais vue à Amsterdam:

Et ô hasard, le nom du coloris de la laine Riverside studio utilisée en complément était justement Manet ! Et les floraisons de Manet sont tout aussi éblouissantes:

Mon châle est donc bien un châle impressionniste !

Et il a validé le thème d'avril "Premières floraisons" du KAL Culture de pelotes - et en voilà cinq de validés !

Plus que onze...

1) Se laisser séduire par les coloris harmonieux d'un très bel écheveau (et en faire l'achat - chez Bibounette) :

2) Faire des essais de tricot et découvrir que, tricotée seule, elle fait des zones, ce qui fait ressembler le tricot à un tissu camouflage (je ne sais plus comment on appelle ça, mais, moi, je n'aime pas !)

3) Faire une tentative avec un gris perle ton sur ton et constater avec dépit que le gris perle prend le dessus, et qu'il ne reste du bel écheveau que de petites taches de couleur (pas la peine d'utiliser une telle laine pour la camoufler !)

4) Tenter de la marier avec deux laines unies dont les coloris se trouvent dans la laine - un vert bleuté et un prune passé :

... et décider joyeusement que le mariage à trois est plutôt réussi !

5) Attendre en tricotant (et en escaladant les côtes anglaises) la naissance d'un châle... et s'apercevoir que l'écheveau variegated est terminé - mais pas le châle !

6) Bougonner et maugréer, puis fouiller alors dans ses réserves insondables et découvrir qu'on est en possession d'un écheveau de laine Riverside studio [presque] dans les mêmes coloris (reçu lors du swap France-Canada !).

7) Reprendre le tricot en adressant au Dieu des tricoteuses des suppliques pour que la différence ne se voie pas trop... pas trop trop...

Le point brioche me tentait fort. Il me résistait fort aussi. Mes essais (à chaque fois sur plusieurs rangs sur les 300 mailles de la bordure du châle que je réalise) se sont avérés laborieux et se sont tous soldés par des échecs. Je dois avoir une forte tendance à contrarier le yarn over, à rejeter le jeté... (ou être obtuse?)

Mais moi aussi je résiste. En fait, je contourne. Je n'ai pas fait de point brioche... hi hi... (maligne la fille!)...

J'ai fait des côtes anglaises !

Mais, dites-moi, qui saura voir la différence ?

Et pourtant, des différences, il y en a - au moins dans la façon de le tricoter. Dans les côtes anglaises, on tricote toutes les mailles en piquant une fois sur deux dans la maille du rang d'en-dessous, faisant alors ce que l'on appelle une maille double - alors que dans le point brioche on fait des jetés en glissant une maille.

Je suis incapable de vous dire si le résultat est le même exactement (il me semble que oui) - je sais seulement que, pour moi, la différence est importante: dans un cas, j'y arrive, dans l'autre pas.

Ma seule difficulté a été de faire en sorte que ce soit le fil vert qui domine sur l'endroit de mon châle. Bien sûr, ma première tentative avait placé le fil variegated sur le dessus... D'où quatre nouveaux rangs à détricoter puisque je ne m'en suis aperçue qu'au début du cinquième.

Si jamais, comme moi, le point brioche vous résiste, je vous donne le lien vers la vidéo de La Fée MoiMême qui m'a permis de comprendre les côtes anglaises bicolores...

... et de vaincre le cycle infernal de mes ratatages !

Je voulais faire un Lopi. Un Lopi, pour moi, c'était tout simplement un pull à empiècement circulaire, d'inspiration islandaise, et très à la mode en ce moment.

Mais les Lopis sont bien autre chose que cela.

Les Lopis sont des créatures perverses qui refusent de se plier aux desiderata d'une tricoteuse même obstinée et qui lui opposent une résistance farouche.

Armée de mon seul

je me suis attaquée à eux. Le combat fut rude: je fus terrassée au premier Lopi, celui que je me destinais. Il faut avouer que j'avais mal usé de mon arme, n'ayant voulu en faire qu'à ma tête.

Mais je repris courageusement [et mathématiquement] le combat et je vainquis enfin le Lopi...

Comme vous pouvez le voir à l'oeil nu, il m'en a fait voir de toutes les couleurs !

Peut-être la victoire n'est-elle pas totale... et peut-être le combat devra-t-il reprendre. L'empiècement est-il correct et seyant ? et est-il assez haut ?

L'essayage le dira. Le Lopi va partir chez sa petite destinataire. Pourvu qu'il ne doive pas faire la route en sens inverse...

Laines : j'ai tricoté ce gilet aux aiguilles n° 4 en utilisant des laines du stock (des merinos fingering toutes tricotées avec un fil superkid mohair ton sur ton).  On ne peut guère parler de vide-stock car il demande peu de chacune des laines. Mais pour ce qui est de la matière, je suis ravie. Le gilet est d'un moëlleux !!!

Construction : j'ai suivi les explications d'Elizabeth Zimmermann pour faire les yokes. J'ai exposé ces recommandations dans l'épisode 19 de mon podcast.
J'en suis au final satisfaite bien que je pense avoir peut-être sous-estimé la hauteur de l'empiècement. Là est sans doute mon erreur (faut prendre le temps de lire et de comprendre!).

Bon, maintenant, je vais reprendre le combat contre les Lopis, en me ré-attaquant au mien !

C'est la lutte finale !

L'épisode des ratatatages...

Pour prouver qu'on peut avoir des kilomètres (de fil !) au compteur... et ratatater encore et encore !

La souris commet des erreurs en ce moment. Des erreurs en couture. Des erreurs en série. Le pire, des erreurs grossières.

La souris serait-elle trop pressée ? Trop sûre d'elle ? Oublierait-elle qu'un cerveau, ça peut servir ?

Elle déteste ça, la souris... Elle est vexée. Elle déprime. Elle jure qu'on ne l'y reprendra plus, D'ailleurs, elle va arrêter de coudre.

Bon, encore une fois.

Tiens, si elle faisait des pochettes ? Au moins, ça, elle sait faire. D'ailleurs, il lui reste des pochettes taillées et non cousues, avec du kibrille parce qu'elles devaient être faites pour le marché de Noël. Alors, elle a cousu des pochettes.

Une pochette kibrille un peu et son bébé pochette (deux faces deux couleurs)

Et deux pochettes plates kibrillent beaucoup:

Eh bien, même là, la souris s'est plantée... Elle a donné un grand coup de ciseau dans la doublure et elle ne s'en est aperçue que quand la pochette a été montée !

Et comme elle était énervée et qu'elle n'avait pas envie de découdre, elle s'est contentée de fermer la fente d'un coup de machine à coudre, faisant ainsi une jolie petite pince excédentaire dans la doublure de sa pochette. Et même que c'est très moche.
 

Oui, vous avez bien lu, "la doublure de SA pochette". Parce que, cette pochette-là, elle est invendable et inoffrable. Alors, la souris va la garder, parce qu'elle le mérite bien, d'avoir une pochette moche dedans.

Et puis, d'ailleurs, la souris manque de pochettes moches dedans.

Les filles sont arrivées pour une semaine de vacances.

Elles sont prêtes à dévaler dès demain les pentes enneigées de Chamrousse (nous habitons à une petite demie-heure de la station). Adèle va à L'ESF et va passer sa troisième étoile, tandis que Louison préfère skier avec son papi.

Et moi ?

Je n'ai jamais été la reine des pistes, je suis montée la première fois sur des skis à 25 ans et suis rentrée plâtrée - bon début ! Plus tard, j'ai skié avec mes garçons (quand ils étaient en début de primaire), puis j'ai très distancée. Je suis devenue celle qui arrive toujours la dernière, vous voyez, au moment où tout le monde repart, celle qui reste une demie-heure coincée devant une bosse en réclamant l'hélico, mais qui veut quand même faire une noire...

Eh bien, maintenant, je reste à la maison - patienter au bas des pistes n'est pas mon fort, à moins de profiter d'un très beau coup de soleil en sirotant un vin chaud sur une terrasse (et encore !). Et je prépare le matin "les meilleurs sandwiches du monde" (et ce n'est pas moi qui le dis.)

Je vous disais donc que les filles sont fin prêtes - skis loués et tenues révisées (et renouvelée pour Adèle qui a pris du 14 ans!).

Bonnets-lunettes-gants, au rappel !

Ah tiens, Louison a oublié de prendre son col...

- Mamie ! Tu peux....

OUI, bien sûr, elle peut...

Modèle et tuto:  de Laisse Luciefer

Tissus: coton et minky du stock

Les filles sont dans les starting-blocks... 

Parties pour une semaine olympique !