Adèle connaissait déjà ma MAC. Et ses projets étaient plus conséquents que coudre une trousse ou un tote-bag.

Ce qu'elle voulait se coudre, c'était un Tshirt. Et c'est à la surjeteuse qu'elle voulait s'attaquer. 

Le choix du tissu fut vite fait - un jersey imprimé de jolies fleurettes, tout à fait au goût du jour (bien qu'il date de... ? Ma fois, je ne sais plus. Juste que si je dis "Valisère", les Grenobloises identifieront forcément la période !). Adèle était fin prête à passer à la couture !

Mais la souris, en ex-pédagogue, l'a faite parcourir toutes les étapes : recherche du modèle dans ma collection de La maison Victor, de Burda et de Fait main., le décalcage et la découpe du patron, le positionnement du patron sur le tissu, la coupe, et enfin, la couture à la surjeteuse.

- J'adore la surjeteuse, c'est mille fois mieux que la machine à coudre, a-t-elle déclaré.

(C'est sûr, ma belle, je t'ai épargné l'enfilage !, ai-je pensé in petto)

Et voici le Tshirt :

Et le lendemain, de retour chez papa à Lyon, Adèle arborait fièrement son joli Tshirt pour souffler les bougies de son quatorzième anniversaire !

- Papa, la prochaine fois, je couds un pantalon !!!

Chouette, elle pense revenir - me voici rassurée, moi qui craignais que les vacances chez papi et mamie aient perdu leur charme...

PS La participation de la souris se borne à la réalisation des ourlets festonnés ondulants (un zigzag étroit et serré le long des bords en étirant le tissu : un peu complexe pour une première fois)

Nous avons eu les filles quelques jours en vacances. une occasion en or d'initier Louison aux joies de la couture et au maniement de ma MAC préhistorique.

Voici la production du premier jour :

Parce que le lendemain, elle a remis cela. J'étais partie chez ma kiné. Les filles lisaient tranquillement. Soudain, Grand Chéri a entendu du bruit à l'étage. Il a pensé que j'étais rentrée, mais il lui semblait qu'il était trop tôt pour cela. Il est monté et a trouvé notre Louison à la machine à coudre. Elle avait taillé cousu quatre chouchous supplémentaires.

Elle est repartie avec 14 chouchous !!! De quoi offrir des chouchous à sa soeur, à toutes ses copines (et même en laisser deux ici pour sa petite cousine Anaïs !)

La souris s'est offert un petit épisode de blues. Une maxi-panne d'énergie Un ras-le-bol géant de la situation. Et même une quasi-disparition du mojo tricot/couture/DIY. Et ça, c'est vraiment grave !!!

Et puis, une demande venant de Suisse lui a miraculeusement filé la pêche : "Mamie, tu saurais coudre des déguisements d'Indiens comme Yakari ?"

Réponse en photo : 

Souvenirs souvenirs : c'était en 2012 - Adèle avait 5 ans et Louison 2. J'avais cousu les déguisements et Grand Chéri avait peint les tipis.

"Mamie, tu peux nous en faire ?"

Bien sûr que mamie peut en faire. Et justement, mamie meurt d'envie de coudre, et justement des déguisements d'Indiens ! Elle file illico chez Mondial tissus, achète deux mètres de suédine d'ameublement, coupe les pièces sitôt rentrée, découpe 5 mètres de franges et, dès le surlendemain, voici deux pièces cousues. Mais horreur, les franges se sont effilochées, et, électrostatiques, elles s'accrochent entre elles.

Elle pense à brûler les petits fils qui dépassent. Essai : ils se consument, voire s'enflamment. Elle pense à tailler les franges avec des ciseaux brûlants. Essai : ça cautérise les bords, mais il faudra des millénaires, et puis, ça s'effiloche quand même.

Pas question de laisser ça en l'état. 

Mamie découd tout.

Il va manquer du tissu. Et surtout les franges. Un tour chez le dealer de tissu : elle fouille partout, questionne toutes les vendeuses sur la solution envisageable. Conclusion : RIEN ne fait l'affaire.

Et c'est alors qu'elle repense à cette peau ancienne, un peu raidie par endroits, mais qui doit être exploitable. 

5 mètres de franges plus tard...

Probablement les seuls déguisements d'enfant au monde à avoir des franges en vrai cuir...

Mais... quand on aime, on ne compte pas...