elle tricote

La souris a été très occupée ces derniers temps... mais à des tâches très peu photogéniques :

- la réparation de bijoux faits maison, qui s'étaient disloqués au fil des mois, les anneaux de liaison perdant de leur rotondité et, partant, de leur capacité de liaison ! D'où la conclusion : acheter du matériel de qualité,

- le détricotage de projets mal barrés dès le départ mais dans lesquels j'ai persévéré un peu bêtement - ainsi ce châle  moult fois recommencé :

- l'avancée tricotesque de mon Chestnut horse (mon Whitehorse n'étant pas blanc) mais... après essayage, pas sûre d'aimer sur moi !

- de mûres réflexions sur la répartition des augmentations dans un yoke en jacquard, sur la base de celles de mon Yoke 120, mais réparties tout au long du yoke (je vous montrerai cela plus tard)

- multi-échantillonnages pour mon futur Yoke 120 qui sera tricoté en Coast de Holstgarn doublé d'un fil lace - parce qu'on ne change pas une équipe qui gagne, et parce que je veux utiliser mes minis pour un dégradé de couleurs :

- et des questionnements sans fin sur comment avancer dans la robe de princesse d'Anaïs (et notamment, comment gérer l'ouverture devant).

Tout ceci se prête peu à articles de blog, d'où mon silence...

Mais, ce matin, j'ai décidé de cesser de me poser des questions, et donc de reprendre la robe et d'agir ! J'ai finalement monté une fermeture éclair qui est cachée par la "pièce d'estomac" (eh oui, c'est le nom de ce plastron !). J'ai cousu cette dernière sur le devant d'un côté et j'ai ensuite posé le galon au-dessus d'une petite dentelle.

Et le devant est terminé :

Bon, ce n'est pas parfait, parfait, mais il faut avouer que j'ai pris les choses dans le mauvais ordre. J'aurais dû commencer par cela avant de monter toute la robe.

Je le sais pourtant :

en couture, il faut travailler le plus possible à plat !

Ceci dit, ce n'est quand même qu'un déguisement ! Comme dirait Grand Chéri.

C'est vrai... il ne sera sans doute porté que quelques mois !!!

Qui, par amour et raison, tricote pour ses hommes
Des chaussettes maison, de laine ou tout comme,
Pour tenir tout l’hiver au chaud leurs grands panards,
Et traîne sur ses pieds des bas de cauchemar ?

Pur coton commercial, acrylique glacial,
J’inflige à mes petons la froideur abyssale
Des hivers montagnards aux neiges éternelles
Qui leur laissent le soir un air cicatriciel.

Oh, mes petons chéris, mes arpions délicats,
Mes jolis ripatons, mes pinceaux nacarats,
Pour vous dire l’amour que je vais vous porter,
Enfin, j’ai décidé pour vous de tricoter

Ces chaussettes rayées, à la roseur nacrée,
Et au vert printanier, en laine bien traitée
(Mondim de Lanae, coloris deux cent sept).
Assurément demain, vous serez à la fête !

Soit un Valence-Paris (oh les joies de la SNCF !) et un Paris-Grenoble.

Soit deux longs moments de solitude et de concentration - qui sont indispensables au démarrage d'un projet ambitieux (je sais, je suis en complète contradiction avec mon post précédent !).

Pour une fois, j'ai décidé d'utiliser un modèle : le Whitehorse de Caitlin Hunter.

Et j'en suis là :

J'ai bien sûr pris des libertés avec le modèle :

- j'ai fait la séparation corps-manches beaucoup plus tôt que le préconise le modèle (au niveau de la seconde noppe),

- j'ai fait deux diminutions après chaque troisième et dernière noppe,

- j'ai modifié la répartition des motifs

- et j'ai prolongé les colonnes les plus larges, ne voulant pas arrêter le motif à la fin du yoke.

Cette dentelle est une splendeur ! Mais elle n'est pas si simple à tricoter...

Je ne suis pas certaine que la laine que j'ai utilisée soit totalement adaptée à ce projet. En effet, ce fil laine/bambou de Sostrene Grene est un fil mèche.

A ce titre, il est gonflant et un peu "fluffy", ce qui masque un peu la dentelle. Les 30% de bambou lui donnent une brillance et une fluidité qui vont très bien au modèle. Mais hélas, je ne suis pas certaine de la qualité à l'usage de cette laine...

L'avez-vous déjà utilisée ? Et qu'en avez-vous pensé ?

Janvier chez la souris, ce fut :

- des tris, rangements et autres réaménagements de l'atelier (qui a retrouvé sa configuration d'origine, celle qui avait convenu pendant des années et qu'un jour, la souris avait voulu changer, parce que c'est bien, le changement, même quand c'est pas bien !)

- des préparatifs de puces de couturières car la souris veut délester ledit atelier, qui, auparavant, regorgeait de boîtes, paniers, panières alignés, superposés, juxtaposés. L'espace reconquis va permettre... (quoi, au fait ? je n'ai rien dit !). Pour info la souris sera dimanche prochain à Jarrie et le 22 mars à Seyssins, et si vous passez par là, venez la soutenir dans cette expérience du vide (là, j'exagère un peu)

- un trajet épique vers Paris suivi d'un séjour chez sa maman, à l'occasion d'une rencontre avec l'adorable oncologue qui avait le sourire et nous annonçait que le suivi se ferait tous les trois mois car tout allait bien

- un séjour d'amis à la maison.

Le mois de janvier ne se prêtait donc guère aux projets ambitieux - il était plus propice aux petits projets vagabonds, j'ai nommé : les chaussettes !

D'abord terminer celles qui étaient commencées, car, s'il y a une domaine dans lequel la souris procrastine, c'est bien celui-ci : la première chaussette monte super vite, la seconde a tendance à sédimenter dans le panier à projets, et ça peut durer des semaines, des mois...

La souris en a cependant fini trois paires (même si la photo montre une paire en cours - c'est parce que Fils aîné a embarqué les chaussettes avant qu'elles ne soient immortalisées en cliché et n'a pas répondu à la demande expresse de sa maman qui lui demandait de photographier ses pieds).

Du gris, du gris, pour Fils aîné, qui sait oser, plein de couleurs pour Grand Chéri, qui ne craint rien.

Modèle : les chauchaussettes des gars

Laines :

- Lang Supersoxx cashmere pour les grises à torsade (une tuerie de douceur !)

- Drops Fabel pour les grises à semis de points envers (une valeur sûre)

- Lang Twinsoxx pour les rayées (laine autorayante au dégradé subtil).

Décidément, j'ai un faible pour les laines Lang !

Aiguilles: 2,5, comme toujours pour les grises à torsade et les multicolores. Mais il semblerait que je tricote plus lâche qu'avant, et les chaussettes serrent moins. je suis donc passée aux aiguilles 2 pour les grises rayées, qui serrent beaucoup plus (trop ? Fils aîné a parlé de chaussettes de contention !)

Il était donc utile de passer aux aiguilles de 2,25 et, donc, de faire un petit saut chez Lanae. Il y avait bien des aiguilles 2,25, et puis, tiens donc, de la laine pour les tester (et pour mes petits petons à moi) :

Modèle : les chauchaussettes des gars

Laines : Retrosaria Mondim, une laine un peu rustique aux jolies fines rayures et au rendu régulier

Aiguilles: 2,25, et c'est parfait !

Mais quand les chaussettes de l'archiduchesse seront-elles faites, archi-faites ?

Oui, je sais, je frime... C'est hermétique, comme titre (de post et honorifique !).Mais vous me connaissez maintenant, vous savez mon attachement aux KAL (knit along ou "tricommuns" comme je les appelle) de Mélina.

Je rempile, pour la quatrième année consécutive (cinquième si je compte "les 12 petons du Herr General"). Le KAL Battle d'aiguilles a pris fin le 31 décembre. Place au KAL du filnambule qui a démarré le 1er janvier.

J'adore ce petit challenge personnel au long cours, l'ambiance sur les forums, l'humour des validations... Cela me booste, cela me donne des idées. Et puis, le but, c'est de participer, et tant mieux si on gagne quelque chose (d'ailleurs, je sponsorise aussi).

Cette année, j'ai photographié ma production au KAL, thèmes et mini-thèmes. J'ai été étonnée par ma productivité !

Mais c'est sans doute aussi pourquoi j'ai un peu délaissé ma MAC : c'est vraiment le tricot qui a pris le dessus !

Ceci dit, le tricot, c'est nomade... et cela a été très approprié au cours de cette année mouvementée. Les heures de train ont aussi beaucoup favorisé l'avancée rapide des projets !

J'aimerais bien néanmoins que 2020 soit plus calme et moins vagabonde !!!

Si vous voulez participer au KAL du Filnambule, c'est ici (sur Ravelry) que ça se passe. On s'y retrouve ?

Au fait, qui en est ?

Si vous avez téléchargé mon modèle de Yoke 120, vous avez vu que ça marche aussi avec du jacquard !

Le yoke de celui-ci est presque terminé :

J'applique la recette - mêmes laines (Holstgarn Coast + superkid mohair), même nombre de mailles, mêmes augmentations et ça prend belle tournure...

Oh, que je suis contente ! Je n'aurai jamais tricoté mes pulls aussi vite...

Miracle...

Après des semaines de tergiversations, d'hésitations, de réflexions inabouties, de débuts avortés, tricotages abhorrés et détricotages désabusés, un pull est tombé en quinze jours de mes aiguilles !

Eh oui, le Yoke 120, ça marche !!!

Voyez donc mon air triomphant lors de la soirée de gala d'essayage du bébé juste fini !

Le même en gros-plan :

Et en plan rapproché :

J'ai rempli le yoke de points variés (dont des noppes, qui se sont cachées à l'intérieur et ne veulent pas en ressortir !) et utilisé un point très simple pour corps et manches (côtes 2/1 coupées tous les 4 rangs par un rang de mailles envers).

Laine : un fil Holstgarn Coast + un fil Superkid mohair

Aiguilles : n° 3,5 et 4

Modèle : le Yoke 120 dont je vous ai déjà parlé, et dont je vous livre ici  la recette magique :

Finalement, les sentiers battus, et les recettes éprouvées, ça me va bien...

Ceci était un Reagan...

... du moins, une interprétation d'un Reagan... ce joli modèle d'Isabell Kraemer...

Mais tout le monde n'est pas Isabell Kraemer. Et l'interprète n'est pas forcément bonne... 

Donc, le Reagan de l'interprète est raté et l'interprète doit le détricoter !

Dans ma grande sagesse, j'en tire leçon (et dans ma grande générosité, je vous en fait profiter) :

il faut savoir reconnaître ses erreurs !

Surtout celles dans lesquelles on s'est empêtrée pendant des semaines, voulant obstinément finir un gilet, dont on a pourtant pressenti très vite qu'il n'irait pas.

Mais il vaudrait mieux les reconnaître à temps et ne pas défaire tout un gilet (surtout en mohair !). Mais ça, c'est la faute à cette

fichue pensée magique qui nous fait croire

que ce-qui-ne-nous-va-pas-nous-ira...

La souris et son Grand Chéri avaient un très joli stand au Marché de Noël dimanche. Nous le devions à la gentillesse de mon amie Heike (des laines HeikeMade) qui nous a prêté son barnum, nous offrant ainsi quelques degrés supplémentaires !

Décidément, un marché de Noël en extérieur, c'est difficile - les températures de décembre n'étant guère élevées (bon, à dire vrai, un marché de Noël en juin serait plus confortable.... mais moins adapté !).

Et je constate que je ne suis pas habituée à la vie de "foraine" : je ne me suis réchauffé les pieds qu'une fois dans mon lit le soir (malgré mes belles chaussettes tricotées main !)

Tête et cou étaient mieux protégés. J'avais ressorti un bonnet que j'avais tricoté il y a quatre ans et qui allait super bien avec le col tricoté cet été :

Seul petit hic : ce bonnet, le seul que j'aie dont la forme me siée (un peu !), a un petit défaut - très vite apparu d'ailleurs : il s'est un peu agrandi, et ne peut empêcher de petits vents coulis de se glisser à l'intérieur.

J'ai donc entrepris de le resserrer en vue du prochain marché (samedi). J'ai derechef détricoté le col que je lui avais assorti.

Sans regret, car ce col brillait plus par son originalité que par son efficacité :

J'ai donc repris des mailles sur l'envers du bonnet au niveau du haut du premier "rouleau" et j'ai tricoté quelques centimètres de côtes 1-1. J'ai maintenu cette bande repliée sur l'envers par quelques points, et hop ! voilà un bonnet qui me tient sur la tête... et qui me réchauffera les oreilles grâce à cette bande supplémentaire !

- Dis-moi, la souris, quel est le point commun entre ce gilet et ce pull ?

- Bah... je ne sais pas... Leur couleur ?

- La couleur, oui... mais je parlais d'autre chose !

- L'empiècement en yoke ?

- Oui, mais pas que... Tu les as commencés tous les deux avec 120 mailles ! Et tu viens de monter 120 mailles pour ton nouveau pull. Alors pourquoi 120 ?

- Parce que 120 est un chiffre magique : il est divisible par 2, par 3, par 4, par 6, par 6, par 8, par 10, par 12... Bon, j'en conviens, pas par 9 ou 11 ou 13. Mais on peut se passer de diviser par 9 ou 11 ou 13. En tout cas, moi, en tricot, je m'en passe parfaitement... Je te sens dubitative. Si si, je t'assure, avoir un nombre aussi joliment divisible que 120, en tricot, ça vous ouvre des horizons insoupçonnés. Bon, je sens qu'il faut que je développe... Tiens, je t'explique sur mon nouveau pull !

J'ai monté 120 mailles, j'ai tricoté la bordure en côtes (je peux ne pas en faire : le pull en coton n'en a pas). Ensuite j'ai fait des rangs raccourcis pour réhausser le dos. Je les ai faits de part et d'autre des épaules (soit de part et d'autre des 120 : 2 = 60 m du dos). Donc, j'ai commencé mon premier RR après 30 m en partant du marqueur du milieu dos, je suis revenue sur 60 m, et j'ai fait le RR de retour. Le RR suivant se fait 3 ou 4 m plus loin, idem en symétrie. Et j'ai fait cela 5 fois (10 RR, 5 sur l'endroit, 5 sur l'envers). J'ai ensuite tricoté une dizaine de rangs en rond et j'ai fait le premier set d'augmentations,  en tricotant tout le long du rang * 1 m, 1 m tricotée deux fois *. J'aime bien cacher ce rang d'augmentations après un rang de m envers (ou comme ici, entre deux rangs de mailles env).

Si tu m'as bien suivie, tu sauras que j'ai augmenté de la moitié des mailles que j'avais : j'en avais donc 120 + 60 = 180. Et là, j'ai fait mon point de dentelle - sur 6 m (j'aurais pu faire du jacquard).  Et là, quand tu choisis ton point, magie, tout motif multiple de 2, de 3, de 4, de 5, de 6, de 9, de 10, de 12 mailles tombera juste !

J'ai tricoté 4-5 cm en suivant cette grille... et hop ! Deuxième set d'augmentations : * 2 m, 1 m tricotée deux fois *. Et ça tombe encore juste ! J'ai maintenant 180 + 60 = 240 m (encore un nombre merveilleux !). J'ai choisi de change de grille, je vais faire un rangs de petites noppes, jusqu'à avoir une bande de 4-5 cm, et, à nouveau, je ferai un set d'augmentations, le troisième - celui ci en tricotant 2 fois la 4ème maille. J'aurai 240 + 60 = 300 mailles. Nouveau point, ou pas.

- Et tu feras ça jusqu'à quand ?

- J'arrêterai au 4ème set d'augmentations.

- Laisse-moi deviner...  Tu tricotes  fois la cinquième maille et tu obtiens 300 + 60 = 360 m ?

- Tu as tout compris !

- Et là tu fais quoi ?

- J'essaie le pull et je sépare les manches et le corps :  120 m par dos et devant, 60 par manche. (360 = 120 + 120 + 60 + 60). Sans oublier d'ajouter 6 mailles sous les bras.

- Quelle cuisine ! Une vraie recette ! Et ça marche à tous les coups ?

- Disons à 90%. Parfois, je dois faire quelques ajustements au fil des essayages. J'essaie beaucoup. 9a marche pour ma taille avec des aiguilles 4.

- Et ça marcherait pour tout le monde ?

- Bien sûr ! Il faudrait peut-être faire moins de rangs d'augmentations, ou tricoter avec une laine plus fine, ou partir avec moins de mailles. Ou encore faire un set supplémentaire avant pour que l'encolure soit moins creusée. Mais le principe marche parfaitement : 4 ou 5 sets d'augmentations réparties sur la hauteur de l'empiècement. D'ailleurs, c'est ce que préconisait Elizabeth Zimmermann.

- Bah, si la Grande Prêtresse l'a dit...

Allez vous pouvez essayer ma recette simplissime...