Chaussettes des tantes et chauchaussettes des gars

Publié le 28 Avril 2020

Mon Grand Chéri avait deux tantes. Nées lors de la Grande guerre, ne s'étant pas mariées, elles vécurent ensemble toute leur vie. Elles tricotaient des chaussettes et, à chaque Noël, lorsque nous montions en Normandie, elles en offraient une paire à mon homme - il était le seul de leurs six neveux à apprécier le cadeau ! Il était ébéniste et les "chaussettes des tantes" étaient les seules chaussettes qui lui tenaient chaud au pied dans l’atelier.

Et puis, les vieilles tantes sont décédées et la source s’est tarie. Et les chaussettes se sont usées…

J’avais tant entendu vanter “les chaussettes des tantes” que, bien que tricoteuse, il me semblait impossible de les égaler - jusqu’à ce que je tente une première paire en 2015 (à peu près 100 ans après la naissance des vieilles tantes et 20 ans après la dernière paire qu’elles aient tricotées !). Cela a fait sourire Grand Chéri.

Quoi, c’était donc si facile ?

Et Grand Chéri a essayé, apprécié, adopté. Et redemandé. Il a même un jour déclaré que mes chaussettes étaient “encore mieux que celles des tantes” (faut dire que j’avais donné dans de la laine et soie !). Et qu’elles sont plus gaies !

Au Noël suivant, j’ai offert une paire de chaussettes à chacun de mes fils - ce qui les a fait sourire ! Fils cadet n’a pas aimé, trop chaud pour lui, Fils aîné a apprécié, il a par la suite récupéré les chaussettes de son frère, et il m’en réclame depuis - le seul reproche que je lui ferais, c’est qu’il les veut grises ou noires !

Chaussettes des tantes et chauchaussettes des gars

Voici finie la première chaussette de la prochaine paire (une paire noire ET grise !) :

Les “chaussettes de maman” deviendront-elles un jour un mythe comme le furent “les chaussettes des tantes” ?

Comme elles, j'utilise toujours le même patron, celui des "Chauchaussettes des gars" que j'ai mis au point et qui leur convient parfaitement.

Et quand je tricote des chaussettes, je pense toujours aux tantes et à leur sourire de bonheur quand nous les voyions à Noël et qu’elles offraient leurs chaussettes…
Il existe encore une paire de “chaussettes des tantes” - des chaussettes hautes marron, que Grand Chéri porte dans ses bottes en caoutchouc (disons une fois par an !). Elles sont rêches, rêches mais inusables… et éternelles !

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