Le Chéri d'Adèle est terminé, hourra ! Sur le fil (mohair, s'entend), mais terminé... Adèle a pu repartir avec son pull sur le dos... car sitôt fini sitôt adopté.

Pourtant, je l'ai tricoté à vue. Pour être plus claire, au vu du Cherry d'Hidori Mirose, et très inspiré des patrons japonais en vogue. Lesquels sont extrêmement faciles à interpréter : ils obéissent à très peu de règles et elles sont simplissimes.

La première loi est : un top-down avec yoke  (je traduis : un pull tricoté en partant du haut avec un empiècement circulaire)

Waouh ! Mais, c'est trop facile, ça...

La seconde loi est : une matière douillette et chaleureuse, très cocooning (non, je ne traduis pas).

Waouh ! Mais c'est trop bien ! Je vais pouvoir écouler mon mohair blanc antédiluvien. Et, en plus, ça ira trop vite à tricoter !

La troisième et principale loi est : tout doit être trop large ET tout doit être trop court.

Trop ? Par rapport à quoi ?

Pas seulement en raison d'une esthétique grand-maternelle ringarde.

Pas seulement au vu de la morphologie de ma grande perche d'Adèle (quoi ? elle est presque aussi grande que moi ? hihihi... c'est que je la bats encore en largeur, moi !).

Trop aussi par rapport aux modèles "fités" (je traduis : près du corps, en langue ravelrienne) qui régnaient en maîtres il y a peu, avant que la vogue du boxy commence à les détrôner.

Et le pull chéri d'Adèle répond parfaitement à ces critères !

J'avais tricoté une première version avec des poignets resserrés mais c'était trop serré (quand je vous dis qu'il faut que ce soit trop large partout !!!) alors j'ai détricoté et refait...

Et maintenant Adèle trouve son pull ...

                          ... "trop" beau !!!

(Et moi, je la trouve trop belle avec !)

Modèle : perso (mais on a peu de chances de se rater si on suit mes conseils avisés). Il ne faut absolument pas craindre d'en faire trop !

Laine : mohair vintage Monoprix (Caresse, je pense)
 

Aiguilles : n° 6 (4,5 pour les côtes)

Quand on est une mamie, qu'on a ses trois-petites-filles chez soi, il faut savoir compter jusqu'à trois !

Mais, me direz-vous, cette mamie ne sait pas compter !

Il y a quatre objets sur la photo...

Bah oui... c'est que pour Anaïs, un vaut deux. Elle a eu un sac. Mais un sac, ce n'est pas une pochette. Et elle voulait une pochette, comme ses grandes cousines. C'était trop injuste, non, de ne pas avoir de pochette ?

Et vous remarquerez le succès qu'ont eu ces nouveaux enduits...

Tricoter un pull pour moi, c'est courir un marathon. Vêtir mon corps de rêve exige de l'endurance et de la persévérance, mes mensurations étant très très très éloignées du XS !

Adèle, 12 ans, a des mensurations XS. Alors tricoter un pull pour Adèle, c'est de la rigolade normalement, surtout quand elle choisit un mohair blanc qui se tricote aux aiguilles 6 !

Sauf que... c'est le modèle Cherry qu'elle a choisi !

Et que le corps du modèle Cherry a des mesures en bas d'une taille XXL au moins !

Bon... le choix de ce modèle a quelques avantages : il est très court et la laine est très grosse...

Peut-être même Adèle aura-t-elle son pull en repartant à la fin de la semaine !

Quand on vous confie une petite fille pour les vacances, normalement, il y a un p'tyjama dans la valise.
Et quand il n'y en a pas, que fait-on ?

On en coud un. Et même un rose, comme il se doit quand on a quatre ans.

C'est là qu'on se dit qu'avoir du stock, c'est quand même pratique !

(Et qu'avoir une mamie, ça l'est aussi !)

Oh la la, les filles... j'ai A-DO-RE vos haïkus et merci merci merci d'avoir joué avec moi...

                 Merci les copines

                 Car radieuse est ma trombine

                 Vous êtes divines !

Vous avez eu l'art de me donner le sourire...

Tout comme Olly Gibbs un jeune graphiste londonien qui, lors de sa visite  au Rijksmuseum d'Amsterdam, sut redonner le sourire aux personnages sévères peints par les peintres flamands ...

Après l'ode à ma robe, voici le requiem pour une p'tite laine... dans laquelle j'ai découvert un trou suspect !

Allez, je vous le fais version haïku * :

                " S'invite la mite.

                 Disparaît le pull trop vite.

                 Que ça me dépite ! "

* Allez, c'est parti pour la séquence culturelle !

(Je vous le dis, ce blog va finir par atteindre des sommets d'intellectualisme puissant... Voyez où ça nous mène, les arts du fil !!!)

"Le haïku est une forme poétique japonaise qui utilise le langage sensoriel pour capturer une émotion ou une image. Les poètes japonais s’inspirent souvent de la nature, d’un moment de beauté ou d’une expérience poignante.

La construction d'un haïku obéit à des règles strictes : il doit se composer de trois lignes qui respectent une structure syllabique de 5-7-5 (la première ligne se compose de cinq syllabes, la deuxième de sept syllabes et la troisième de cinq syllabes, soit au total 17 syllabes). "

Dites, vous voulez bien jouer avec les mots (et avec moi) ?

Si vous me mettiez un commentaire en forme de haïku...

(mais cela n'a rien d'obligatoire !)

Ce pull est un essai. Une toile comme on dirait en couture.

Un essai de tricot selon la méthode Contiguous de Susie Myers. C'est une méthode de tricot qui permet de tricoter en topdown (de l'encolure vers le bas) un pull ou un gilet à manches montées (et pas raglan). Vous pouvez télécharger sur Ravelry la fiche-recette en français (le lien est ci-dessus).

J'avais fait un premier essai il y a quelques années, cela ne s'était pas avéré concluant : j'avais une ligne d'épaules qui fonçait énormément. J'ai donc suivi à la lettre les indications de cette fiche-recette, en tirant la leçon de mon premier essai : faire des mailles bien lâches sur la ligne d'épaule (qui est celle où se situent toutes les augmentations). Et ça plissait encore...

Le pire, ce fut quand je commençai à insérer les mailles des épaules. La cata ! C'est un pull loose car, la ligne d'épaule plissant, je l'ai faite plus longue que nécessaire. De ce fait, les emmanchures très basses faisaient un bombé très disgrâcieux. Pas grave, c'était une toile !

Quand on fait une toile en couture, on n'utilise pas son plus beau tissu, on se sert de la toile pour vérifier si le patron convient, avant de faire la version définitive dans son tissu préféré. J'ai fait de même : j'ai tricoté des pelotes de laine Fanny de Mondial tissus achetées à - 80% lors des soldes (ce qui mettait la pelote à 49 cts, soit "ma toile" à moins de 4 €). Et si cela s'avérait portable, je comptais le refaire avec une de mes belles laines.

J'ai fini le pull, malgré mes doutes et malgré le peu de laine (8 pelotes) - ce qui explique les bordures tricotées en gris.

Et je l'ai bloqué fé-ro-ce-ment.

Victoire : le gros défaut des manches et de la ligne d'épaule a presque disparu.

Et il est tout à fait portable. Je dirais même que, porté, je le trouve très sympa.

Mais il n'y aura que cette version, car je ne suis pas emballée par la méthode. Et puis je n'ai pas envie de devoir maltraiter ainsi, en lui faisant subir un blocage qui peut s'avérer ravageur, un pull en belle laine...

Conclusion : je porterai ma toile. Et mes belles laines resteront encore dans ma panière de laines. Bien protégées dans des sacs en plastique.

Comme toujours.

A croire qu'elles sont sacrées !

Depuis des années

tout l'été je portais

une robe adorée :

un haut élastiqué,

des volants étagés,

des motifs imprimés,

une longueur au pied...

Et puis...

un tissu tout fin, tout mou,

des élastiques avachis,

des coutures qui lâchaient,

avec des points bâclés, 

sans cesse à raccomoder.

Mais... je l'aimais...

Et alors ?

Et alors ?

Alors je l'ai coupée,

retaillée, transformée

en  jolie chemise de nuit !

Et, quand elle fut finie,

portée toute une nuit,

j'ai découvert ahurie

un tissu tout fichu,

tout troué, tout fendu !

Et alors ?

Et alors ?

Pas moyen d'y tailler

un habit de poupée,

un disque à démaquiller,

une serviette en papier...

Et alors ?

Et alors ?

Ma robe adorée

A la poubelle est passée !

- Dis, la souris, qu'est-ce qu'il y a dans cette boîte ?

- Bah, c'est écrit ! Mes boutons rouges et jaunes !

- C'est tout ?

- Non, il y a aussi les oranges, les roses...

- Et dans cette boîte-là ?

- Tu n'as qu'à regarder, ça se voit quand même !

- Il n'y a pas que des boutons noirs et blancs, j'en vois plein de gris !!!

-  J'écris ce que je veux sur mes étiquettes. Après tout il n'y a que moi qui les vois !

- Et, dans tout ce fatras (dont je reconnais qu'il est super bien organisé, ce dont je te félicite), tu n'as pas trouvé de boutons pour le gilet d'Anaïs ?

- Bah non... j'ai pourtant bien cherché, j'ai même retourné les boîtes sur la table ! Il y en avait deux deux sortes qui auraient pu aller, mais ils ne me satisfaisaient pas complètement. D'ailleurs, tu le saurais si tu lisais mon blog !

- Et ces boutons-là...

- ... ils viennent d'où ?

- Je les ai trouvés au Minou. Tu ne trouves pas qu'ils vont super bien ? Tu ne le trouves pas beau, ce gilet ? Moi, je le trouve bien plus beau avec ses boutons roses : c'est plus délicat, et puis, ils sont de la bonne taille au moins.

- Oui, il est pas mal... mais tu ne crois pas qu'il aurait pu être aussi beau avec des boutons gris ? Et puis, tu ne trouves pas idiot de collectionner les boutons depuis des décennies, de récupérer les boîtes de boutons des tes grand-mères et de celles de tous tes copains, et d'aller même jusqu'à ramasser dans la rue un bouton tombé - si si je t'ai vue faire -,  pour aller ensuite en acheter ? Et, dernière chose, tu ne devrais pas manger autant de biscuits bretons...

- Et puis, zut de flûte à la fin, je fais bien ce que je veux... allez, ouste, déguerpis !

Moi, je le trouve plus joli avec ces boutons...

Un nouvel épisode de mon podcast - où je redis de vive voix... tout ce que je vous ai déjà dit ici !