Les petits tops d'été que montre Ana dans ses podcasts (Lanae) sont si charmants que j'ai décidé au printemps de m'en tricoter un.

Et puis, comme il fallait bien se montrer solidaires avec nos boutiques de laine, je lui ai commandé de quoi le réaliser : de la Dolce seta de BC Garn, en coloris noir. Une soie brute, qui ressemble à un coton, mais avec le drapé de la soie. Mais... tentative après tentative, en diminuant à chaque fois le numéro d'aiguilles, le résultat restait mou, lâche et irrégulier.

J'ai alors opté pour du lin - et une nouvelle commande solidaire (c'est beau, le solidarité, non ?) : du lin Alfama de Rosarios4, en coloris turquoise. Un superbe fil lumineux, brillant, fluide. Mais... tentative après tentative, l'échantillon ne collait pas.

J'ai renoncé à tricoter ces deux beaux fils d'été et les ai remis en cake. Depuis, j'ai entendu les conseils d'Ana et lui ai acheté des aiguilles en bois n° 3 (je n'en avais plus, vu que ce sont celles sur lesquelles je m'assieds - ou bien, les autres ne cassent pas !).

Les échantillons sont parfaits. Je le saurai l'an prochain !!!

Mais entre temps, j'avais mis sur mes aiguilles un fil chaussettes teint par Heike : sa Summer sockle est un fil chaussettes estival, comme le nom l'indique, qui contient 42% de coton. Et voici le petit haut que j'ai concocté :

Il est inspiré du top Marettimo de Caitlin Hunter.

J'en ai repris l'idée des insertions de dentelle Feather and fan, mais je l'ai travaillé à ma sauce :

- ajout d'une troisième couleur qui délimite les sections dentelle,

- construction raglan,

- ajout de rangs raccourcis lors du passage au jersey (en effet, sur beaucoup de versions tricotées du Marettimo, l'ondulation disparaît lorsque la couleur principale revient, et je voulais qu'elle reste visible)

Bref, j'ai amélioré le modèle !

(Et je me décerne en passant le prix Miclasouris de la modestie.)

Laine : Summersockle (en couleur principale) et Sockle (pour la dentelle) de Heikemade - mini de Hoslstgarn ocre

Aiguilles : 3,5

Explications : sur ma page Ravelry.

J'ai énormément porté ce petit haut cet été, et surtout en septembre lors de notre balade en combi entre plateaux ardéchois et causses aveyronnais. Je me demandais si la présence de laine ne le rendrait pas trop chaud : ce ne fut pas le cas, bien au contraire.

Force est de constater que le pouvoir respirant de la laine existe vraiment !!!

Et, avantage supplémentaire, cela sèche beaucoup plus vite que le coton...

Notre balade en combi nous a menés de la Drôme à l'Aveyron, en passant par l'Ardèche, la Lozère et même le Tarn-et-Garonne, de vallées verdoyantes en plateaux austères (hauts plateaux ardéchois, causses, Larzac, Aubrac) et de villages médiévaux en... villages médiévaux ! Une vraie leçon d'architecture médiévale...

Et lorsque je tricotais, que faisait mon Grand Chéri ?

Eh bien, il dessinait (...des architectures médiévales !)

Petit reportage photo :

Non, ce ne sont pas des traces de tasse de café sur ce dernier dessin ! 

Dans un lieu magique et surprenant, Mazan l'abbaye, l'artiste Felice Varini a réalisé une oeuvre monumentale, une anamorphose : des cercles d'or posés sur différents bâtiments ou restes de bâtiments ne se recomposent que vus à distance d'un point précis.

Je me suis questionnée sur la poursuite de ce blog : ne me répétais-je pas trop ? les podcasts faisaient-ils double emploi ? avais-je une production suffisante pour assurer des articles réguliers ? ou bien devais-je me forcer à "produire" pour pouvoir écrire ?

Et puis, je me suis rendue compte que, lorsque je tricotais, cousais, bricolais, j'écrivais en même temps : des phrases se formaient dans ma tête pour vous parler de mon ouvrage. Et, de retour de nos vacances, l'envie d'écrire était là - et l'envie de reprendre le lien qui s'est noué avec vous au fil des années.

Je reprends donc la plume (ou le clavier si vous préférez) pour continuer de vous conter mes aventures et mésaventures filiaires.

Je vous présente donc, tricotée au cours de notre printemps confiné, ma veste "emmitoufleuse" :

J'avais une grosse veste, achetée dans le commerce il y a des lustres, que j'enfilais soir et matin (oui, ma robe de chambre, quoi !). Une grosse veste toute douce, toute chaude, toute moëllese, toute tendre, mais cette chère "emmitoufleuse"  montrait au fil des ans des signes d'usure de plus en plus évidents, jusqu'à finir, à force de trous, par ressembler au célèbre gilet tricoté de Thérèse.

Elle s'est faite chiffons (pas question de l'envoyer directement à la poubelle !).

Mais il me fallait... la MÊME.

De la MÊME couleur, avec la MÊME construction. Ce qui tombait bien puisque un des thèmes non réalisés du KAL du Filnambule était : " Qu'il est beau, mon col !".

En effet, le col de cette veste est formé par les deux pans du devant qui se rejoignent dans le milieu dos :

J'ai donc bien la MÊME veste - mais elle est très différente : moins souple, plus dense, moins ample (le fil est élastique et le tricot se resserre) et beaucoup plus chaude (le 100% laine a remplacé le mélange laine + acrylique).

Laine : Lima de Bergère de France (15, 2 pelotes) coloris marbre (un coloris superbe, bien plus beau que celui, un gris uniforme, de ma première emmitoufleuse)

Aiguilles : 4,5 (3,5 pour les côtes)

Bien sûr, elle n'a pas servi lors de cet été caniculaire, mais combien, depuis notre retour jeudi, j'en apprécie le confort et la chaleur : dehors il pleut, grêle, vente - et moi, sur mon canapé, je tricote emmitouflée en rattrapant mon retard de podcasts !