elle coud

C'est à Paris que j'ai cousu le tissu que j'avais choisi chez le Grand Suédois.

J'avais emporté mon coupon et j'ai emprunté la machine à coudre de ma mère. Je cousais le matin, je passais les après-midi avec ma maman, qui reprend des forces et retrouve peu à peu de l'énergie, et, le soir,  je tricotais à l'ombre des arbres dans le parc qui est sous les fenêtres de son appartement.

Mon tissu s'est fait ensemble tote-bag et pochette :

Il me fallait bien ça, car, au retour de Paris, je suis toujours plus chargée qu'à l'aller, allez savoir pourquoi ! ***

Et mon sac m'a bien été utile... dans le train de retour !

*** Je vous donne quand même la réponse à la question métaphysique que vous ne manquez pas de vous poser : pourquoi cet alourdissement du sac de la souris ?

Ces jolis petits coupons en sont la cause (et quelques autres babioles de mercerie : fermetures éclair, chutes de skai et de coton enduit...)

Ils proviennent de la mercerie Sylvette en goguette, une boutique à laquelle j'ai plusieurs fois passé des e-commandes,  et que j'ai été découvrir "pour de vrai". C'est un endroit charmant, une jolie petite maisonnette, située sur une placette champêtre de  Clamart, à quelques stations de bus de chez ma mère.

Et "Sylvette" (c'est ainsi que je la baptiserai) est une personne délicieuse, qui a pris le temps de me recevoir dans le coin mercerie, alors que la boutique débordait de monde un samedi matin !

La semaine dernière, je suis allée chez le Grand Suédois avec Adèle.

Au rayon tissus, nous avons chacune flashé sur un tissu. Adèle a tout de suite vu un coussin dans le sien :

Et, comme il restait du tissu, j'ai cousu une housse pour la boîte d'aquarelles qu'Adèle venait de recevoir pour son anniversaire :

Et il restait encore de quoi tailler une pochette pour ranger tout ça et le reste, et même le carnet de dessin :

Prête pour un premier cours d'aquarelle avec son papy ?

Puis, moi, je suis remontée quatre jours à Paris. et Grand Chéri en a profité pour emmener sa petite-fille à sa journée mensuelle de dessin avec les GRUSK (les Urban sketchers grenoblois). Elle a étrenné son carnet avec un magnifique dessin à vue de l'église du Sappey-en-Chartreuse :

Pas de bol : je suis passée le premier jour des épreuves !

C'est toujours pareil : avec mon nom qui commence par un A, je suis toujours convoquée dans les premières ! Ceci dit, ça occasionne un peu de stress, certes, mais combien je suis contente de savoir l'épreuve passée. Je vais pouvoir me concentrer sur les matières principales !

Pour l'option tricot, j'avais choisi de réaliser un sac à projet. Pour transporter mon projet du bac tricot, il fallait bien un sac. Et un sac assorti, avais-je dit.

Il y a donc du violet, du gris, du vert - ce sont les couleurs de mon sujet/projet.

Bon, ce n'est pas du tout le même violet, pas du tout le même vert, pas du tout le même gris que ceux de mes laines. Et puis il y plein d'autres couleurs !

Mais je n'avais pas de tissu assorti à mes laines (promis, c'est vrai !). Je voulais aussi utiliser ce lin enduit violine dans lequel j'avais déjà cousu ce sac :

J'en ai encore beaucoup, et sa rigidité convenait bien au modèle. Et quand j'ai retrouvé une chute de coton gris à grosses fleurs et à papillons, reste d'une tunique, j'ai adoré le combo. Tant pis pour l'assortiment !

J'aime beaucoup ce sac à projet mais il a comme défaut d'avoir un encombrement assez important - et peu de contenance au final.

J'avais suivi ce super tuto de lunch-bag, que j'avais déjà agrandi (en fait allongé) en taillant à 45 cm toutes les pièces données à 40 cm. J'aurais dû aussi augmenter la hauteur des pièces : le sac est trop peu profond pour contenir un gros projet. Et pour les petits projets, j'ai moult trousses en coton enduit dans moult tailles !

Mais j'aimais bien le fait de pouvoir poser le sac par terre. J'ai donc suivi le même tuto mais en taillant les pièces plus grandes.

Je vous donne les dimensions des pièces que j'ai taillées:

• extérieur du sac en lin enduit : (2 x) 28 cm x 45 cm
• intérieur du sac en coton blanc et rose : (2x) 28 cm x 45 cm
• ceinture de maintien en tissu gris à fleurs (entoilé) : (4 x) 6 cm x 45 cm
• poignées intérieures et extérieures en lin enduit : (4 x) 5 cm x  40 cm
• couverture en tissu gris à fleurs : (2 x) 20 cm x 45  cm
• doublure de couverture en coton blanc et rose : (2 x) 20 cm x 45  cm.

Et c'est parfait pour un gros projet. J'y ai rangé sans problème dix pelotes et le projet !

Mais, au fait, je ne vous l'ai pas montré, ce sac !

Vous voyez mon projet, à l'intérieur du sac? Il ne vous rappelle rien ?

Eh oui, c'est toujours le projet de châle dont je vous ai plusieurs fois parlé, que j'ai commencé plusieurs fois et détricoté plusieurs fois, n'arrivant pas à empêcher que la lisière se resserre.

La dernière fois, si je me souviens bien,je tentais l'i-cord tricoté à même. Et ça  gondolait toujours ! Nouveau détricotage. Depuis, le projet dormait.

Le bac tricot a remis ce projet à l'honneur : quel beau sujet ! Une construction nouvelle (pour moi), en V, de la mosaïque nécessitant des calculs savants pour la symétrie du truc et pour la beauté de l'arête du V... le challenge me tentait toujours.

J'ai donc sur le métier remis mon ouvrage... pour la centième fois !

Bon, presque...

Si j'ai pas mon bac avec ça !

Ma machine à coudre est un tank : elle coud tout.  Le skai, le jean, le coton enduit, la toile de bâche, la sangle... Même en plusieurs épaisseurs.

Tout sauf le tendre cuir d'agneau !

Je suis dépitée : le pied presseur (dont on ne peut régler la pression) presse tant qu'il étire le cuir. J'avais dessiné un rectangle par-fait. A la règle. Et j'ai cousu bien sur les traits.

Plusieurs fois même : je retraçais, je cousais. Et le cuir s'étirait.

Tant pis, j'ai un porte-monnaie difforme...

Je fais quoi, moi, maintenant ?

Je renonce au cuir d'agneau (alors que j'ai acheté deux peaux, outre les petites chutes colorées) ?

Je renonce à coudre ?

J'achète un porte-monnaie ?

Je change de machine ?

Il doit bien y avoir d'autres solutions...

Une petite cousette improvisée...

Le départ de Grand Chéri pour Bâle se rapprochant, le sac de petits cadeaux grossit... mais petitement, car ce n'est pas un petit haut comme ça...

... qui va alourdir le colis !

On dirait que "tout le monde" a peur que je surcharge le combi !

Modèle : Fait main d'octobre 2011 (j'avais cousu un haut à une des filles il y a quelques années)

Tissu : 50 cm de cotonnade (Toto)

Et il y a un joli petit passepoil rose pailleté venant de chez Mimirose.

On dirait presque : en ce précoce automne, les sommets alentour ont été blanchis ces derniers jours... 

Et puis, des petits paquets vont aller se poser dans quelques salles de bain :

Quatre paquets de sept petites lingettes démaquillantes (une pour chaque jour de la semaine !) destinées à ma maman, à ma belle-fille suisse, à la maman des lyonnaises et à ma chère belle-soeur qui se montre si présente en ce moment...

Les prélèvements que je fais dans mes chutes s'avèrent infinitésimaux : mes restes d'éponge n'en finissent pas de finir, quant à ma corbeille de micro-chutes de coton, son niveau ne baisse pas !

Les astuces de la couturière pressée qui aime que cela aille vite (sinon, c'est fastidieux)

J'ai fabriqué trente lingettes en environ une heure. Je vous livre le secret de cette fulgurance : le travail à la chaîne !!!

- Je dessine des carrés à l'aide d'un gabarit, dans le droit fil, sur chaque cotonnade,

- je les découpe proprement, bien sur le trait,

- je pose ces carrés, endroit contre l'éponge, en colonnes et lignes espacées d'environ un centimètre,

- je coupe l'éponge en gros, en bandes d'abord, puis autour des carrés,

- je pique tous les duos, coton sur le dessus, à un demi-centimètre du bord, en n'oubliant pas de laisser une ouverture de 3-4 cm, et sans lever le pied de biche (je couds en chapelet en coupant les fils au fur et à mesure),

- puis je recoupe l'éponge à 5 mm en biaisant les angles sur les deux épaisseurs,

- je retourne tous les carrés par l'ouverture, en sortant les angles avec la pointe du ciseau,

- je repique le pourtour de chaque carré en le refermant, l'un après l'autre et toujours sans lever le pied de biche,

- je repasse et j'entoure d'un joli ruban.

Au fait, je vous donne une autre de mes "astuces" : je fabrique tous mes gabarits dans des sets de table en plastique (j'en ai acheté tout un stock à 50 centimes aux soldes Ik*a - ils sont ornés de rennes et de sapins... de Noël !).

Je m'en sers aussi pour faire des fonds de sacs (quand ils ont besoin d'être renforcés), pour faire mes bloqueurs de chaussettes, pour faire des spatules pour encoller...

C'est solide et peu onéreux.

" Trois p'tits Tshirts p'tits Tshirts p'tits Tshirts s'en iront chez mes fils..."

Les tissus ont été choisis par Adèle et Louison, et sont venus de Pologne - oui, je sais, après avoir vu le documentaire d'Arte, j'ai honte d'avoir sans doute participé au ballet des camions pollueurs et à l'exploitation des pauvres chauffeurs polonais ! Promis, je ne recommencerai pas...

Mais qu'est-ce qu'ils sont mignons, ces jerseys, non ?

Mais vous voulez peut-être voir les Tshirts :

Et dire qu'après le transport des tissus, il va falloir faire encore parcourir des kilomètres aux Tshirts, pour qu'ils rejoignent leurs destinataires !!!

Le Tshirt à palmes, destiné à Louison, partira en train chez Fils aîné à Lyon, dans mes bagages quand j'irai garder les filles,  les deux Tshirts animaliers, destinés à mes deux p'tits Suisses, seront emmenés en combi par Grand Chéri, qui va aller fin mai randonner dans le Jura avec Fils cadet.

Et Adèle dans tout ça ? Il y a bien eu un quatrième Tshirt, mais il est... pour moi ! Je suis une grand-mère indigne...

Non, je chasse juste le gaspillage - dans les restes et une chute, je me suis fait un haut de pyjama. Rien ne se perd...

Tissus : Miekkie

Modèles : La maison Victor

Adèle aura bien ses mitaines... Et si elles ne lui allaient pas ?

Bon, saisie de remords, je file travailler pour Adèle...

- Dans la famille Ecolo, je demande "La lingette" !!!

- Moi, moi, moi !

Comment ne l'ai-je pas fait plus tôt ? Ah procrastination, quand tu nous tiens...

Il m'a suffi d'à peine plus d'une heure pour coudre une vingtaine de lingettes, ce qui devrait me suffire - en effet, je n'utilise qu'une lotion et une fois par jour, ne me maquillant pas. Mais, chaque jour depuis un certain temps, je jette avec mauvaise conscience un disque de coton à peine sali !

J'ai utilisé des restes d'éponge blanche pour la face "produit". Pour la face déco, j'ai picoré dans ma cagette de "très petites chutes", celle qui vit cachée sur la pile qui domine la caisse qui est sous mon bureau. Je garde tout, vous ai-je dit, au cas où.

Au cas où, par exemple, je voudrais faire des lingettes démaquillantes. J'ai de quoi y tailler des centaines de lingettes !
 

Cette cagette ne contient que des micro-bouts, certains si petits d'ailleurs que je n'ai même pas pu y tailler une seule lingette. Je les ai jetés car, quand même, faut pas exagérer ! Et puis, je n'arrive plus à rien y caser...

A titre d'information, mes lingettes mesurent 10 cm sur 10 cm. C'est une taille qui est facile à coudre (la première lingette que j'ai faite était circulaire, de la taille disque à démaquiller, elle est passée à la poubelle tant ce fut une galère à coudre pour un résultat inqualifiable !).

Deux mètres de molleton, deux filles à la maison, deux sweats...

Modèle : sweat Ozzie de  La maison Victor t. 146-152. J'ai fait la même taille pour les deux, Adèle étant de la même corpulence que Louison, en version allongée . Très allongée car elle a beaucoup grandi - comme aurait dit mon père, elle est "longue comme un jour sans pain". C'est sans doute la raison pour laquelle elle me l'a fait tant raccourcir !

Dans ce modèle (pour garçon dans la revue), j'aime beaucoup le fait que la couture latéraale soit basculée vers l'avant, je trouve que cela lui donne un côté original.

Modifications : ajout d'une poche transversale sur celui de Louison.

Tissu : molleton Driessen Stoffen. Il est bien épais, bien serré, et l'intérieur est tout doux. Le prix aussi...  je suis ravie de ma commande ! D'ailleurs, j'en ai passé une autre.

... Et les filles sont ravies de leurs sweats et ont passé une nouvelle commande (en couleurs cette fois !). Et "normal", m'a dit Adèle....

La souris est encore grise...

C'est normal... d'abord, les souris sont grises comme tout le monde sait.

Et la souris aime le gris, comme chacun sait.

Et puis, pour aller avec un pull gris neuf, faut une robe grise neuve, comme vous le savez toutes...

Bon... oui... c'est encore du gris. Mais il y a des fleurs noires, toutes jolies, un peu japonisantes. Si le tissu avait été vert, ou bleu, ou violet, je l'aurais aussi acheté, mais c'est ainsi - il était gris. Alors forcément, ça fait une robe grise.

Modèle : Fait main de septembre 2017 modèle I (dans le podcast, je dis que c'est La maison Victor... par erreur !).

Tissu : jersey de lainage Indigotex. C'est un tissu fluide, au beau tomber, et chaud.

La parfaite petite robe d'hiver !

Je l'ai adoptée illico. Portée avec mon pull gris,

... c'est une silhouette que j'adore... et arbore fièrement !!!