elle cause

Publié le 5 Février 2019

- Bonjour, madame la souris ! Nous sommes la brigade des en-cours, nous venons vérifier votre déclaration.

- Bah... euh... oui..; entrez...

- Vous dites n'avoir plus que deux en-cours ?

- Oui, c'est exact !!!

- Lesquels ?

- Bah, mon gilet vert au yoke fleuri, et mon p'tit pull gris-tout-court ! Ah non, trois... il y a aussi les chaussettes de Grand Chéri, j'ai fini la première et commencé la seconde...

- Vous avez dit sur votre blog avoir repris une veste en mohair multicolore. L'avez-vous terminée ?

- J'avais oublié, d'accord, j'ai quatre en-cours...

- Attendez un peu, nous regardons votre Ravelry...  il semble qu'il y an ait  encore un, voyez-vous de quoi il s'agit ?

- Non... euh... je ne vois pas...

- Cela n'est guère étonnant, je vois que cela fait des mois que vous n'y avez pas touché... Votre blanquette au crochet !

- Ah oui... J'ai bien quatre en-cours tricot... et un en-cours crochet, mais celui-là est à long terme alors je n'y pense pas tout le temps !

- Nous constatons aussi sur votre Ravelry que vous avez détruit deux ouvrages il y a peu.

- Détruit ? Ah vous voulez dire" frogged" ? J'ai donné les chaussettes vert-prune et détricoté le châle écarlate. Vous voulez voir les pelotes ?

- Madame, vous avez déclaré deux en-cours, et vous en avez cinq et détruit deux. Vous êtes donc coupable de déclaration mensongère. Nous sommes dans l'obligation de fouiller votre atelier.

- Voici mes pelotes détricotées... elles sont toujours dans la pochette à projets !

- Là, ce sont vos sacs à projets ?

- Oui...

Inspection

- 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9... Il y en a plus que cinq, à ce que je vois ! Pouvez-vous vous expliquer sur ce point ?

- Ces quatre-là, je viens juste de les commencer... celui-là, c'est juste un échantillon !

- Vous comptez faire quoi ?

- Là, c'est un pull pour moi, celui-ci, c'est un gilet pour mon petit-fils, et ça c'est un châle. L'échantillon, c'est juste pour voir... euh... pour un autre pull pour moi...

 

 

- Madame, nous allons faire remonter ces informations... Veuillez signer le rapport ici... Vous recevrez un avis d'ici quelques jours...

- ....

- Au revoir, madame la souris !

 

 

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause, #elle tricote

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Publié le 17 Janvier 2019

Eh bien, vous êtes au bon endroit...

 

Moi aussi, je voulais me crocheter une couverture au crochet. Outre celle que je suis "en train" de crocheter. Depuis juillet 2016. Je vais la terminer, c'est sûr et certain... mais quand ?

C'est vrai qu'on n'est pas pressés...

 

Ceci dit, une seconde couverture, ce serait prétentieux. Jamais je ne la crochèterai - vu le temps que je mets à crocheter celle-ci. Et Pourtant, prévoyante, j'avais acheté le coton, en 2015. Il est depuis dans un carton - qui prend trop de place chez moi... d'autant plus que mon stash a crû depuis ! Je ne peux plus allonger les jambes sous mon bureau...

 

Je vends donc

43 pelotes de coton Drops Loves You 5

Oui, vous avez bien lu !

43 pelotes de fil (100 % coton - aran - 75 m aux 50 g) - soit 3225 mètres - de quoi tricoter un plaid/couverture d'une belle taille !
 

 

Vous rêvez d'une blanket au crochet ?

Le lot (non divisible) se compose de :

- 14 pelotes gris clair

- 4 pelotes de rose vif

- 3 pelotes de chacun des coloris suivants: bruyère, citron vert, gris foncé, lavande, turquoise, violet (18 pelotes)

- 2 pelotes de chacun des coloris suivants : jaune, rose pâle (4 pelotes)

- 1 pelotes de chacun des coloris suivants : rouge, vert forêt, vert menthe (3 pelotes)

 

Prix hors fdp: 30 €

Les frais de port vers la France et par Mondial Relay devraient se monter à 6,90 €.

 

Cela intéresse quelqu'un(e) ?

Contactez-moi par commentaire ou par contact (dans la bande noire en haut).

 

Edit ; 43 pelotes de coton Drops sont heureuses de vous faire part de leur joie d'avoir été adoptées et se réjouissent de leur avenir de couverture crochetée !

 

 

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause, #elle fait faire...

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Publié le 9 Janvier 2019

Mes petits Suisses sont rentrés "at home".

La cabane de bureau est montée :

Post post-Noël

Et les balades en vélo peuvent reprendre :

Post post-Noël
Post post-Noël

Et moi, je suis comblée de voir mes petits cadeaux appréciés !

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause, #elle coud

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Publié le 1 Janvier 2019

La souris vous souhaite à toutes (et tous) une

bonne année 2019...

 

Quant à elle, elle aimerait souhaiter au monde une année de paix, de sagesse, de conscience civique et écologique, un avenir souriant sur une planète apaisée et débarrassée des scories de luttes de pouvoir, de profit...

 

Mais elle est réaliste et sait bien que ses voeux sont pieux !

Alors, elle sera réaliste et souhaitera continuer de serpenter tranquillement sur les sentiers de la création et d'emprunter en particulier le joli

Bonne année !

Elle sera ravie de vous y retrouver...

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause

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Publié le 9 Décembre 2018

La souris n'est donc pas une imbécile.

 

Parce que la souris a changé d'avis.

 

La souris a cousu sacs et pochettes à la chaîne pendant les rares moments où elle était chez elle. Elle a colonisé placards, chaises, portes et même luminaires de la maison en y suspendant ses sacs :
 

Celui qui ne change pas d'avis est un imbécileCelui qui ne change pas d'avis est un imbécile
Celui qui ne change pas d'avis est un imbécileCelui qui ne change pas d'avis est un imbécile

La souris a râlé, elle a pesté, elle a pris Grand Chéri à témoin : c'était de l'esclavage, de l'asservissement... (elle a même envisagé de se tricoter un gilet jaune de protestation ;-) . Elle a juré qu'on ne l'y reprendrait plus à faire des marchés de Noël.

Bref, c'était la dernière fois !

 

Et puis, il y a eu les deux marchés. Et sacs, pochettes et aquarelles de Grand Chéri sont partis comme des petits pains. Et les compliments qu'ont reçus la souris et son homme ont empli leurs coeurs de joie (et de fierté).

 

Et quand les organisateurs du marché nous ont posé la question au moment de partir:

- On vous revoit l'an prochain ?

c'est avec un bel ensemble que nous avons répondu ouiiiiii !

 

Merci à tous ceux et celles qui sont venus me voir. Que mes (euh, non, vos) sacs et pochettes vous procurent de la joie (et vous rendent de bons et loyaux services) !

 

 

 

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Rédigé par miclasouris

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Publié le 6 Novembre 2018

J'ai été informée par mail que j'avais eu cinq commentaires suite à mon dernier post. Il n'en reste que deux !

 

Overblog a mangé les deux autres... le goinfre !

 

Overblog... débloque et bloque !

Et moi qui me fais un point d'honneur à répondre à tous les commentaires, je n'ai pas pu répondre à trois d'entre vous ! S'il n'a mangé que ceux-là...


Mais, j'vous l'jure, c'est pas ma fôte...

 

 

 

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Rédigé par miclasouris

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Publié le 9 Août 2018

Début juillet: nous rentrons de notre virée bretonne et prenons les filles.

Mi juillet: nous ramenons les filles et filons vers Authon et son festival laineux.

Dans la foulée, Fils cadet & Co passent quelques jours à la maison avant de prendre le camion pour filer dans la Drôme. Nous descendrons passer quelques jours avec eux dans un petit camping charmant, en bordure de la Drôme (dont les  eaux fraîches ont été bienvenues en ces journées caniculaires).

Retour à la maison pour recevoir ma maman. Peu après, la maison s'est remplie pour le chassé-croisé des juillettistes et des aoûtiens et... la fête des anniversaires (les 3 de juillet: Fils cadet le 9, Louison le 13, Fils aîné le 20 et le mien le 4 août). Ce fut Noël avant l'heure !

Les p'tits Suisses sont de retour chez eux, les Lyonnais sont partis vadrouiller en combi, et ma maman a regagné Paris.

La maison est toute vide après ces moments intenses... C'est reposant et un peu triste, d'autant que la pluie a fait son apparition dès ce matin et coule continument !

Quel bonheur d'avoir eu tout notre petit monde avec nous... Les cousin(e)s se voient peu et se sont fait une joie de passer ces moments ensemble. Anaïs aurait bien voulu en profiter plus, et faisait grise mine quand elle a dû quitter ses grandes cousines.

 

Nous récupérerons le camion fin août, et ce sera notre tour de prendre la route. Les quinze jours qui viennent seront tranquilles à la maison. Je me réjouis de retrouver mon atelier que j'ai l'impression d'avoir délaissé depuis des semaines... Autant vous dire que ma production a été réduite à néant ces derniers temps !

 

Je n'ai qu'une chose à vous montrer - mais vous la connaissez déjà (et si ce n'est elle, c'est donc sa soeur !)

Louison, pour son anniversaire, m'a demandé de lui coudre "un sac comme le tien, mamie", et si je ne voulais pas lui en coudre un, elle se contenterait du mien...

 

Qu'auriez-vous fait, vous ?

Je lui en ai bien sûr cousu un :

Le temps des proches (et des onze poches)
Le temps des proches (et des onze poches)
Le temps des proches (et des onze poches)

Je lui ai proposé de choisir un tissu dans mon stock, mais, non ! Elle voulait le même que le mien. Un saut chez le Grand-Suédois-d'en-bas-de-chez-moi et ô miracle, il en restait un coupon de 2 mètres !

Le seule différence avec mon sac est la taille (je l'ai un peu diminué) et la couleur de la sangle. 

Pour la doublure, c'est un rideau de douche - acheté en même temps que le tissu, il rendra l'intérieur sinon imperméable, du moins lessivable (au cas où la gourde laisserait échapper de son contenu !).

Le temps des proches (et des onze poches)

Je n'avais pas eu le temps de coudre le porte-monnaie, ce fut fait après que le sac ait été offert - car il manquait vraiment !

 

Ma puce est sur la route, toute heureuse, avec son sac bien chargé à ses côtés... Les 11 poches (six dehors et cinq dedans) sont toutes remplies, chaque chose à sa place.

 

Je ne vous cache pas que la mamie est aussi heureuse que sa petite-fille !!!

 

 

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause, #elle coud

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Publié le 15 Juin 2018

Je suis en proie à une attaque soudaine et massive de ces bestioles !

 

Les unes se sont attaquées aux mandarines confites ramenées de Nice - l'emballage en plastique transparent ne les a pas empêchées de venir en horde savourer ces délices sucrés (je le sais, j'avais goûté à Nice !). Les colonnes qui couraient dans les deux sens le long des montants des étagères du "cellier" prouvent que l'attaque était bien organisée.

Quant aux autres, c'est à ma laine qu'elles s'en sont pris et, figurez-vous, elles se sont montrées friandes de Malabrigo ! Un de mes châles, qui avait des fils tirés et attendait patiemment une reprise, a été la victime privilégiée. Les pelotes voisines dans le panier de laine, ont été atteintes aussi - preuve de la voracité de ces prédateurs sournois.

 

Je suis dépitée.

 

Je pars en guerre ! Sus à l'ennemi !

Fourmites !!!

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause

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Publié le 21 Avril 2018

Quatorze votes - cinq ont donné la préférence au texte de Véronique, mais tous les textes ont eu des voix. Pour ma part, j'ai aimé tous les textes, dans leur variété, et cela m'aurait été difficile de choisir - d'ailleurs, je n'ai pas voté !

 

C'est donc Véronique la gagnante de mon petit cadeau d'anniblog. Bravo, Véronique !

Bravo aussi aux autres participantes et merci d'avoir osé ce jeu d'écriture...

Anniblog, suite et fin

Edit: Véronique, tu ne m'as pas mis ton adresse mail. Prends vite contact avec moi par l'onglet "contact" et dis-moi quelles activités créatives tu pratiques: tricot, crochet, couture, bijoux, fimo... (basket, foot, rugby... )

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause

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Publié le 17 Avril 2018

Génial... il y a eu six courageuses participantes à mon petit concours d'anniblog ! Bravo, les filles...

Voici donc les six textes, par ordre alphabétique :

 

Le texte de Couson

 

....Mais elle n'en finirait donc jamais de broder pour cette satanée dot ! Les torchons, mouchoirs, draps et autres pièces du trousseau faisaient de jolies piles bien alignées dans l'armoire de famille mais Camille pestait ! Elle pestait car le lourd métis sur lequel ses chiffres prenaient forme lui griffait la peau des doigts et l'aiguille, si elle n'y prenait garde, lui transperçait le pouce comme l'aurait fait une petite baïonnette pour enfant ! 
Au fil des jours elle avait pris cette activité en grippe et la broderie était devenue son ennemi. Pourtant elle le souhaitait ce mariage avec son promis, cette entrée dans la chapelle, entourée des siens, et cette atmosphère baignée des effluves de l'encens ...
Camille avait l'impression qu'elle n'avait plus aucun temps libre, que la broderie dévorait son espace comme si elle était sa prisonnière.
Des images de femmes emprisonnées à la Bastille tirant l'aiguille pour oublier leur sort ou essayant désespérément d'établir un contact, une correspondance à coups d'aiguille dans de frêles papiers comme l'avait fait Marie-Antoinette lui revenaient en mémoire ......

Le texte de Géraldine

 

C'est ma grand-mère qui a créé ma dot en me donnant le goût du fil. Née en 1914, elle aurait pu confondre les baïonnettes avec nos chères aiguilles à tricoter, mais, que nenni et, sus à l'ennemi, l'ennui, elle m'a fait entrer très tôt dans le monde de la laine, que dis-je, sa chapelle sanctifiée d'une marque très connue, implantée au siècle dernier dans notre ville.
Il y régnait une atmosphère magique où toutes ces couleurs et ces matières portaient au rêve.

 

Aujourd'hui, cinquante ans plus tard, mes problèmes de santé auraient pu m'enfermer chez moi comme à la Bastille, mais, grâce à ce merveilleux outil que peut être Internet, j'ai entamé de belles correspondances avec d'autres passionnées, passionnantes et talentueuses, telles que notre amie Michèle.

Le texte de Melly38

 

Faut-il que je vous explique comment j’en suis venue à tricoter ?
Lorsque toute jeune je me suis installée avec celui qui deviendra mon mari, je ne suis pas venue avec dot et compagnie. Dépassé tout cela, les travaux d’aiguilles point pour moi. Même menacée par la pointe d’une baïonnette, il n’était pas question que je touche ne serait-ce qu’à une seule aiguille. Elles et moi étions de vraies ennemies. Je capitulai lorsqu’un bébé s’annonça. Armée de mes meilleurs intentions, je débutai un tricot, un tout petit ensemble pour un petit bébé. Mais la tâche me parut tellement grande, que même avec toutes les prières que j’aurais pu faire à la chapelle, je n’en vins  pas à bout. Heureusement mamie me sauva le coup. L’ensemble ne fut pas complet mais l’honneur fut sauf.
Du temps, beaucoup de temps s’écoula avant que je me relance dans une nouvelle expérience. Mais cette fois, motivée par une amie, je découvris un groupe de fille, folles d’aiguilles et encore plus de laines. Il y avait dans ce groupe une atmosphère plaisante et , aidée de leurs précieux conseils, je finis, cette fois-ci, mon premier ouvrage. J’étais fière un peu comme une Grenobloise qui réussit à monter à pieds jusqu’à la Bastille en un temps-record. Depuis j’ai découvert encore plus de passionnées sur internet : échanger, tenir des correspondances, lire, s’inspirer m’a permis de progresser. Finalement, ce n’est pas tricoter qui est dépassé mais bien de rester seul(e) quand on veut essayer.

 

Le texte d'Odile

 

Enfin la valise est ouverte : c'était une partie de la dot de ma grand-mère, je soulève le papier de soie délicatement, je découvre un drap en lin orné d'une magnifique dentelle aux fuseaux. J'imagine alors la dentellière piquant ses épingles aux têtes de verre comme des baïonnettes dans le carton enroulé sur son « carreau ». Les fuseaux sont alignés comme de fidèles soldats face à l'ennemi. Le motif est constitué de « points d'esprit » semblables à ceux de la nappe de l'autel de la chapelle. Je pense alors à « la Jeanne » de Saint Bonnet le Chastel qui m'a enseigné cet Art, à l’atmosphère de sa cuisine, ses mains, son carreau, le cliquetis des fuseaux, le crépitement du poêle, ses fils virevoltaient si naturellement, alors que de mon côté la tâche me paraissait aussi inaccessible que la prise de la Bastille ! Mais petit à petit « passées »après « passées », la magie de la dentelle s'est opérée. Je garde le drap contre moi, il y en a d'autres, des nappes, des serviettes, des torchons, des mouchoirs brodés, tout paraît intact, immobile depuis toujours … C'est alors que j’aperçois des lettres: sa correspondance avec Gustave son amoureux datée jusqu'en 1916 , mon grand-père s'appelait Émile…..

Le texte de Tchoury

 

« En ces temps troublés, préparer la dot de sa fille n'était pas une chose facile pour un père. Mais je ne m'attendais quand même pas à trouver dans mon trousseau deux baïonnettes ! Moi qui rêvais d'un rouet ou d'un métier à tisser qui m'auraient permis de confectionner du tissu tant pour mon foyer que pour gagner quelques louis...
Mais à quoi pensait donc mon père ? Pensait-il que l'homme à qui il m'avait promise était mon ennemi, qu'il était si mauvais que j'allais avoir besoin de me défendre contre lui ? Pourtant dans quelques jours il me mènerait à lui devant l'autel de la petite chapelle de notre village...
Qu'allions-nous faire de ces deux baïonnettes ???
Pendant un temps j'ai cru que nous aurions à les utiliser avec cette révolution qui boulversait notre pays. Mais, malgré l'atmosphère de haine qui planait sur nos contrées, nous ne sommes pas des gens violents, nous ne pourrions nous résoudre à les utiliser. Finalement, nous les avons cachées sous notre couche.
Pour autant je ne pouvais rester dans mon coin à attendre que d'autres décident de mon avenir. J'ai appris que certaines de mes sœurs allaient soutenir à la convention ceux qui luttaient pour défendre nos droits, comme Condorcet qui avait proclamé : « Celui qui vote contre le droit d’un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a dès lors abjuré les siens ». Alors j'ai décidé de les rejoindre même si je devais finir dans un cachot de la Bastille ! Et il fallait bien se montrer solidaire avec notre sœur Olympe de Gouges qui avait eu le courage d'écrire dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne : « La femme naît et demeure égale à l’homme en droits ». J'ai bien peur que cela ne lui attire des ennuis. Il faut la soutenir !
J'ai donc rejoint le banc des femmes sans culotte. Et que ces discours à l'Assemblée, à la Convention étaient longs... Alors pendant ces séances interminables, mes sœurs et moi avons décidé de tricoter. On nous a surnommées les Tricoteuses.
Mais je n'avais pas d'aiguilles, et pas d'argent pour un acheter. C'est là que j'ai eu une idéee de génie ! J'ai ressorti ces deux baîonnettes reçues en dot pour les transformer en aiguilles à tricoter ! Un seul petit problème : je n'avais pas de guide de correspondance de diamètre de baîonnette avec le diamètre d'aiguilles à tricoter.. Ce n'est pas grave, je ferai des échantillons ! »

Ces quelques mots ont été jetés sur une feuille, jaunie et craquelée avec les ans, d'une écriture malhabile, quasi enfantine. C'est ma grand-mère qui m'a confié ce petit trésor. Cet écrit de sa lointaine aîeule s'est transmis aux femmes de la famille de génération en génération. Un jour, elle a failli le jeter en se demandant qui serait un jour intéressé par ces vieilles histoires. Mais le lendemain, ma grand-mère entendait à la TSF le général de Gaulle répondre à un journaliste : « Un ministère de la Condition Féminine ? Et pourquoi pas un secrétariat d'Etat au Tricot ? ». C'était le 22 avril 1944. La veille, le général de Gaulle avait signé une ordonnance donnant aux femmes le droit de voter et d'être élues...

Connaissant ma passion pour le tricot et mon attachement aux droits des femmes, ma grand-mère a pensé que cela m'intéresserait. Merci à toi, ô ma grand-mère tricoteuse et femme libre ! Je prendrai soin de ce beau témoignage !

Le texte de Véronique

 

Ma grand-tante Amélie devait apporter une dot conséquente lors de son mariage mais cela ne dispensait pas les pensionnaires du couvent de devoir confectionner pour leur futur ménage tout un trousseau  composé de pièces de drap brodé, de mouchoirs de fin linon monogrammé, de dessous de fine baptiste ornée de dentelle.

Amélie avait passé les longues années de la guerre à le réaliser, tandis que Charles, son fiancé, défendait la patrie, baïonnette au fusil, contre les avancées de l’ennemi. Non qu’elle fut férue de ces travaux si ennuyeux, mais le temps au couvent coulait si lentement, entre chapelle, parloir et dortoir, que  manier l’aiguille en silence dans une petite salle à l’atmosphère confinée apparaissait comme une récréation. C’était d’ailleurs la seule occupation autorisée aux jeunes filles aussi recluses que les enfermées de la Bastille. Amélie attendait le mariage comme une délivrance. Elle ne savait pas alors que Charles ne reviendrait pas et qu’elle n’apprendrait sa disparition au front que lorsque la guerre serait finie, et la correspondance rétablie.

Ma grand-tante apporta sa dot au couvent, se fit sœur Amélie et y coula le reste de sa vie, brodant merveilleusement… du linge d’autel.

 

Une grille gratuite - si jamais vous souhaitiez monogrammer à votre tour !

Une grille gratuite - si jamais vous souhaitiez monogrammer à votre tour !

Je vous propose maintenant de me dire quel texte vous préférez... et qui sera la gagnante de mon petit cadeau d'anniblog !

 

 

 

 

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Rédigé par miclasouris

Publié dans #elle cause, #elle copine

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