Cauchemar psychomoteur
Publié le 22 Avril 2014
Se réveiller la nuit avec une très forte envie de.
D'un même geste allumer la lumière et chercher ses lunettes sur la table de chevet.
Ne pas les trouver.
Se dire qu'un grand geste nocturne les a peut-être fait valser sur la moquette.
Les y chercher des yeux (sans lunettes!).
Les y chercher, de la main.
Se contorsionner pour passer la main sur la plus grande surface possible de moquette.
Paniquer - en se disant que poser les béquilles sur les lunettes signerait leur mort immédiate et qu'être privée de lunettes en ce moment, c'est tout bonnement PAS POSSIBLE!
Finalement choisir de ne plus différer, tant pis, courir le risque d'écraser les lunettes plutôt qu'un autre.
Se lever - ce qui paraît simple mais relève dans les circonstances présentes d'une procédure très protocolisée et un peu plus longue qu'il ne siérait parfois:
- par une rotation du bassin, amener les fesses (et subséquamment les jambes, dont celle qui ne répond pas aux injonctions) en bord de lit,
- plier les jambes perpendiculairement au bord du lit (dont celle qui ne plie pas!)
- prendre appui sur la jambe valide et se redresser,
- attraper les béquilles
- les positionner pour pouvoir y prendre appui.
Claudiquer sur trois pattes jusqu'à "l'évêché".
Et s'asseoir.
Sur l'abattant baissé.
Se taper une grosse déprime et un apitoiement larmoyant sur soi-même...
Se demander si, finalement, on n'est pas puni par où on a pêché (j'ai tant et tant de fois hurlé derrière un sortant "Baisse l'abattant!")
Se promettre:
- de ne plus enquiquiner personne (pour l'instant!) avec cette injonction,
- de ranger ses lunettes dans leur étui ET dans le tiroir,
- de travailler l'option "rééducation du lever rapide"
- et de bien choisir ses priorités dans la vie!